CONTEURS

THE WARD, TORONTO

Légende : Le juge Carter qui regarde sa photo de classe de Hester How chez lui à Etobicoke, 2017. Crédit photo : Kathy Grant

George E. Carter

Monsieur le juge George E. Carter (né en 1921) est né à Toronto de John et Louise Carter, une famille d’immigrants barbadiens. Sa famille a vécu dans le Ward de 1933 à 1936, et Carter a fréquenté l’École publique Hester How et a assisté. à des évènements à l’Église épiscopale méthodiste britannique, un lieu clé pour la communauté noire du Ward. Le juge Carter a reçu son baccalauréat du Trinity College en 1944 et a étudié le droit à Osgoode Hall, devenant ainsi l’un des premiers avocats noirs au Canada. En 1979, il est devenu le premier juge noir né au Canada. Monsieur le Juge Carter se souvient du Ward en tant que communauté diversifiée et résiliente.

Légende : David Ackerman parle de la photographie du Ward prise par son père, le Dr. John Ackerman, au centre culturel A Different Booklist, à Toronto. Crédit photo : Kathy Grant

David Ackerman (John Ackerman)

Le père de David Ackerman, le Dr John Ackerman (1921 – 2008), était l’un de quatre enfants, né dans une famille juive à Toronto. Son père, Jacob, travaillait comme presseur dans une usine, et sa mère, Mindel, tenait une petite épicerie au coin des rues Dundas et Elizabeth, au-dessus duquel la famille habitait, dans le Ward. Ackerman a fréquenté l’école secondaire à Jarvis Collegiate. Il a ensuite étudié la dentisterie à la University of Toronto avant d’ouvrir son propre cabinet dentaire dans le Ward. Il a épousé sa femme, Frances, en 1954, et ils ont eu trois enfants ensemble. Le Dr Ackerman était un enthousiaste de la photographie et a laissé une vaste collection de photos qui illustrent vivement la vie dans le Ward.

Légende : Les frères Piccininni tiennent une photo de leur mère le jour de son mariage. Crédit photo : Kathy Grant

Joe, Paul and John Piccininni (Viola DeFransesco Piccininni)

Viola DeFrancesco Piccininni (1922 – 2012) est née à Toronto de parents italiens de première et de deuxième générations. Elle a grandi dans le Ward, a fréquenté l’École Hester How sur la rue Elizabeth et puis l’École Central Technical. En 1950, Viola a épousé Joseph Piccininni, qu’elle a rencontré à l’Église du Mont Carmel, un centre de la communauté italienne dans le Ward. Ils ont eu trois enfants, Joe, Paul, et John. Viola est retournée à l’école à la fin des années 1960 pour étudier l’éducation à la University of Toronto. Elle est devenue enseignante à son alma mater, Central Tech. Quand Viola a quitté le Ward après son mariage, elle a gardé des amitiés à vie dans le quartier.

Légende: Dre Jean Augustine chez elle à Etobicoke. Crédit photo: Kathy Grant

Jean Augustine

Madame la députée Jean Augustine est née en Grenade en 1937 et a immigré au Canada en 1960 par l’entremise du programme de recrutement de domestiques antillaises. Elle a été la première femme afro-canadienne à être élue à la Chambre des communes canadienne et à servir au cabinet fédéral. En 2007, Augustine a reçu l’Ordre du Canada, et le gouvernement de l’Ontario l’a nommée la première commissaire à l’équité afin d’assurer que les professionnels formés à l’étranger pouvaient être autorisés à pratiquer dans la province. À partir de son bureau au coin des rues Bay et Dundas, situé là où le Ward était auparavant, Augustine a passé huit ans à améliorer les conditions pour que les immigrants puissent reprendre leurs carrières professionnelles au Canada.

Légende : Charmie Deller regardant une performance à l'angle de Bloor et Bathurst, un coin ou elle chante fréquemment au centre-ville de Toronto. Crédit photo : Jennifer Su

Charmie Deller

Charmie Deller est née en 1995 à Port-au-Prince, en Haïti. Après avoir déménagé à Scarborough, elle a tissé des liens avec le mouvement RISE, un organisme artistique qui a accueilli plusieurs de ses premières performances de micros ouverts. À travers la musique, Charmie a partagé son vécu en chagrin d’amour, son comingout à sa famille, ainsi que la confrontation de ses doutes malgré ses aspirations. En 2017, elle a collaboré avec le producteur 10 Digits sur « Fool for Love », qui a été visionné plus de 1,6 million de fois sur YouTube. Elle travaille actuellement sur un nouvel EP et réalise des performances dans des salles à travers le centre-ville de Toronto, y compris au Nathan Phillips Square, où le Ward s’est déjà tenu.

Légende : Michael Etherington au centre-ville de Toronto, 2017. Crédit photo : Vidhya Elango

Michael Etherington

Michael Etherington (né en1985) est un orateur public cri omushkego, un défenseur de cette communauté, ainsi que le gestionnaire de programmes culturels au Native Canadian Cultural Center (Centre culturel autochtone canadien) à Toronto. Il a grandi à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des réserves dans les communautés du nord qui entourent la Baie-James, en Ontario. Avant de déménager à Toronto, il a été encouragé par un ainé qu’il avait rencontré à Nunavut à réaliser son potentiel en tant qu’enseignant. À l’âge de 23 ans, Michael a commencé à travailler au Ontario Indigenous Friendship Centre (Centre d’amitié indigène d’Ontario). Depuis, il a continué à apporter sa perspective unique en matière de défense des indigènes et du travail communautaire au centre-ville de Toronto, y compris à l’intérieur de ce qui était une fois le Ward.

Légende : Jim chez lui à Toronto, regardant le journal du vingtième anniversaire de l'association bienveillante de Hoi Ping (Hoi Ping Benevolent Association), 2017. Crédit photo : Jennifer Su

Jim

Jim est né en 1928 dans le district de Hoi Ping dans le Guangdong. En 1949, il a immigré à Toronto afin de fuir les bouleversements politiques en Chine. Entre le travail à la buanderie de son beau-père et l’étude de l’anglais, il a souvent fréquenté le quartier chinois du Ward. Avec l’aide de prêts d’organismes canadiens chinois locaux, Jim a démarré plusieurs commerces afin de soutenir sa famille. En 1991, Jim a reçu le Canada’s Birthday Achievement Award, prix de réalisation pour la fête du Canada, pour plus de 30 ans de bénévolat pour son travail avec le Low Kong Brotherhood, le Chinese Community Centre (centre communautaire chinois), et la Hoi Ping Association of Ontario (Association Hoi Ping d’Ontario). Aujourd’hui, il demeure dans le nouveau quartier chinois au coin de Dundas et Spadina.

Légende : Ahdela avec son mari, Salah, à leur restaurant en 2017. Crédit photo : Kathy Grant

Adhela Akoojee

Adhela Akoojee (née en 1967) et son mari, Salah Abderrahman, sont les propriétaires d’un petit restaurant qui offre de la cuisine « saine, halal et faite maison » au cœur de ce qui était autrefois le Ward. Le restaurant, qui s’appelle Somethin’ 2 Talk About, est hébergé dans un édifice patrimonial datant de 1858. En 1980, Adhela et sa famille sont arrivées à Toronto après avoir fui l’apartheid en Afrique du Sud. Elle a rencontré Salah par l’intermédiaire de sa mère qui était propriétaire d’un restaurant sud-africain à Toronto où il avait l’habitude de manger, et ils ont eu trois enfants ensemble. Adhela a beaucoup de clients de longue date, qu’elle connait par leurs noms, mais son bail expire l’an prochain et le restaurant devra peut-être déménager.

Légende : Arlene Chan avec une photo de sa mère, Jean Lumb. Crédit photo : Kathy Grant

Ariene Chan (Jean Lumb)

La mère d’Arlene Chan, Jean Lumb (1919 – 2002) a été élevée à Nanaimo, en Colombie-Britannique, dans une famille chinoise tricotée serrée. Elle a déménagé à Toronto à l’âge de 16 ans et est devenue propriétaire d’une épicerie à l’âge de 18 ans. En 1939, Jean a épousé Doyle Lumb. Ils ont eu six enfants et, en 1959, ils ont ouvert Kwong Chow, un restaurant canadien chinois populaire dans le vieux quartier chinois, dans le Ward. Jean Lumb était active dans la communauté chinoise et au-delà. En 1965, après que les deux tiers du premier quartier chinois de Toronto eurent été démolis afin de faire place au nouvel Hôtel de Ville, elle a dirigé le comité « Save Chinatown » (Sauvons le quartier chinois) afin de prévenir de nouvelles démolitions. Elle a aussi joué un rôle essentiel dans le changement des lois d’immigration antichinoises qui empêchaient la réunification familiale. Pour ce travail, elle est devenue la première femme canadienne chinoise à recevoir l’Ordre du Canada.

Légende : La Dre Beverley Salmon chez elle à Toronto. Crédit photo : Kathy Grant

Beverley Salmon

Beverley Salmon est née à Toronto de Herbert Bell, de la Jamaïque, et de Violet Bryan, une Canadienne de cinquième génération. Son grand-père, un ferblantier, a aidé à construire le toit de l’ancien Hôtel de Ville. Beverley a été formée et a travaillé comme infirmière autorisée avant d’épouser le regretté Dr J Douglas Salmon. Ils ont eu quatre enfants ensemble. Déjà une militante, elle s’est tournée vers la politique municipale en 1985 et est devenue la première femme de couleur à être élue à l’échelon municipal à Toronto. Beverley a présidé des comités de relations raciales au niveau local et national. À tire de vice-présidente de la TTC et présidente de Gray Coach, elle a participé à d’innombrables réunions à l’Hôtel de Ville de Toronto, situé là où se trouvait autrefois le Ward. Beverley a continué d’être impliquée dans la politique, faisant des présentations de mémoires sur des questions d’application de la loi qui affectaient les communautés indigènes et noires. Une militante antiraciste respectée, elle a reçu l’Ordre de l’Ontario en 2017.

CÔTE-DES-NEIGES, MONTRÉAL

Evelyn Calugay

Evelyn Caluguay est connue dans la communauté philippine de Côte-des-Neiges à titre de militante, d’organisatrice et de bénévole à temps plein à PINAY, un organisme populaire pour migrants et immigrants philippins. Depuis 20 ans, Evelyn offre du soutien à plusieurs membres de PINAY, venus à Montréal à travers des programmes d’immigration tel que l’ancien programme d’aide familiale résidant, dans la lutte pour leurs droits en tant que travailleuses domestiques, migrantes et femmes. Evelyn a immigré à Montréal à tire d’infirmière en 1975, et a aussi fait venir ultérieurement ses trois fils et son mari au Canada. Elle parle souvent d’aspects de son vécu en matière d’immigration — les bons et les mauvais côtés — afin de guider son travail avec le PINAY. En 2014, elle a reçu la médaille du jubilé du diamant en reconnaissance de son travail avec le PINAY à Côte-des-Neiges.

Kathy se rappelant sa jeunesse dans Côte-des-Neiges et les manières dont elle redonne maintenant à la communauté. Crédit photo : Phyllis Lewis

Kathy Roach

Depuis 1989, Kathy Roach est travailleuse communautaire au CLSC de Côte-des-Neiges, où elle supervise de la formation en leadership, des groupes de parents, des groupes de compétences essentielles et d’autres programmes pour enfants, jeunes et adultes. Élevée au Canada par des parents immigrés de la Barbade et du Montserrat, Kathy détient un baccalauréat en sociologie et une maitrise en études de l’enfance de l’Université Concordia. Kathy s’est d’abord impliquée à Côte-des-Neiges parce qu’elle voulait enseigner le patinage artistique dans la communauté noire. Son engagement à travailler avec des jeunes dans le quartier a été renforcé par le décès, en 1991, d’un ami qui a été abattu sur la rue Vézina. Kathy se sent bénie d’avoir vu le quartier changer à travers les années et constate qu’il est beaucoup plus multiculturel qu’il l’était auparavant.

Légende : Marsha nous a gracieusement accueillis chez elle, où elle a élevé sa famille dans l'ouest de Montréal.
Crédit photo : Phyllis Lewis

Marsha Zhang

Marsha Zhang a immigré au Canada de la Chine avec sa famille en 2011. La communauté, le bienêtre (graphie rectifiée) et le respect sont des principes de la culture chinoise que Marsha a emmenés avec elle au Canada et qui sont essentiels à sa philosophie d’intégration. Elle aime parler avec ses voisins, surtout des ainés, qui, croit-elle, méritent un respect et soutien supplémentaire. Depuis son arrivée à Montréal, Marsha a touché les vies de nombreuses personnes à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de Côte-des-Neiges, en tant que mère, étudiante, bénévole, travailleuse et voisine. À titre d’ancienne professionnelle des services sociaux en Chine, elle fréquentera l’Université McGill l’année prochaine afin de terminer un diplôme en travail social. Marsha croit que les groupes ethniques à Côte-des-Neiges restent repliés sur eux-mêmes principalement à cause des barrières linguistiques.

Meryem Saci, plongée dans ses pensées, réfléchit à ses racines, à Côte-des-Neiges, au hip-hop et au futur. Crédit photo : Phyllis Lewis

Meryem Saci

Meryem Saci est une auteure-compositrice-interprète et artiste de hip-hop montréalaise connue pour son travail avec le groupe Nomadic Massive. Meryem est venue à Montréal de l’Algérie en tant que réfugiée quand elle avait treize ans, pendant la guerre civile en Algérie. Elle a vécu un an à Hochelaga-Maisonneuve à son arrivée et puis a déménagé à Côte-des-Neiges et a vécu là pendant huit ans. Côte-des-Neiges est l’endroit où Meryem a pu évoluer en musique grâce à la forte influence du hip-hop dans le quartier.

Mags Mbow et Maxwell Step à l'intérieur de la Maison des Jeunes à Côte-des-Neiges. Crédit photo : Phyllis Lewis

Mags Mbow

Mags Mbow est une artiste visuelle et la cofondatrice de Strange Froots, un trio d’auteures-compositrices-interprètes, musiciennes et beatmakers. L’enfant d’un père sénégalais et d’une mère ghanéenne, Mags a déménagé à Montréal en passant par les États-Unis en 2010 et est d’abord restée à la résidence du centre-ville des Sœurs grises. Elle a déménagé à Côte-des-Neiges en 2011, où sa sœur lui a offert un appartement dans le quartier, qu’elle n’a pas quitté depuis. Mags est fière d’être affiliée au studio No Bad Sound et à la Maison des jeunes de Côtes-des-Neiges, à qui elle attribue de l’avoir aidée à trouver des nouvelles façons d’embrasser sa culture. Tandis que Mags constate que les groupes culturels ne se mélangent pas nécessairement à Côte-des-Neiges, elle sent qu’il existe une « unité tacite » entre les résidents.

June Best qui réfléchit aux changements dans le quartier de Côte-des-Neiges à travers les années. Crédit photo : Phyllis Lewis

June Best

June Best est la facilitatrice du programme des ainés à l’Association de la communauté noire de Côte-des-Neiges (Côte-des-Neiges Black Community Association) depuis 1983. Elle a grandi à Bridgetown, à la Barbade et est venue au Canada en 1963, pour tout de suite s’établir dans le secteur de Côte-des-Neiges, où elle vit depuis. Mme Best a élevé ses trois fils dans le quartier et l’a toujours perçu comme un secteur amical et pratique, avec beaucoup de bus, de gens et de magasins. Elle a de beaux souvenirs de quand le métro a ouvert en 1967, reliant le quartier au centre-ville. Mme Best constate que Côte-des-Neiges a une plus petite communauté noire qu’auparavant, puisque les gens ont déménagé dans l’Ouest-de-l’Île, sur la Rive-Sud et dans d’autres régions. Elle demeure engagée à surveiller les jeunes noirs du quartier et à les soutenir avec tous les moyens dont elle dispose.

Prenant des nouvelles d'Arnold Bennett au YMCA du centre-ville où il organise une clinique de logement de fin de semaine. Crédit photo : Phyllis Lewis

Arnold Bennett

Arnold Bennett défend activement les droits des locataires depuis plus de trois décennies. Depuis qu’il a créé la « Housing Hotline » (ligne d’aide au logement) en 1981, Arnold s’est dédié à l’éducation, à la défense et à l’organisation des citoyens au sujet de leurs droits de locataires. À travers les années, il a été impliqué dans certaines des causes les plus connues de droits de logement à Côte-des-Neiges, qui, selon Arnold, est un quartier où il reste beaucoup de travail à faire par rapport à l’entretien des bâtiments et des propriétés pour que les individus et les familles puissent vivre dans des conditions décentes.

Viviana et Leah au Centre de travailleuses et travailleurs immigrants devant la campagne de lutte pour un salaire minimum de 15 $ l'heure.
Crédit photo : Phyllis Lewis

Viviana Medina

Viviana Medina est une organisatrice communautaire au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) à Côte-des-Neiges. Son travail se concentre sur les problèmes auxquels font face les travailleurs d’agences de placement, les travailleurs étrangers temporaires et les femmes immigrantes au Canada. Elle-même une ancienne employée d’agence de placement, Viviana effectue un travail relié à son vécu personnel en tant qu’immigrante et mère mexicaine, qui a surmonté les défis d’entrer le marché du travail en tant que nouvelle arrivante à Montréal tout en étant monoparentale. Depuis son adhésion au CTI, Viviana est devenue cofondatrice de l’ATTAP (Association des travailleurs/euses temporaires d’agences de placement), la première association pour les travailleurs temporaires d’agences de placement au Québec, ainsi que chef communautaire pour la Campagne 15+, qui prône l’augmentation du salaire minimum à 15 $ par heure au Québec.

Jayson avec deux instruments indigènes; la guimbarde et la flûte à nez, au parc Kent. Crédit photo : Phyllis Lewis

Jayson Palolan

Jayson Palolan est un artiste, un militant et un membre d’Anakbayan (un groupe de jeunes Philippins) et le membre cofondateur du Organisme des peuples philippins indigènes au Québec (Filipino Indigenous Peoples Organization of Quebec (FIPOQ)). En 2012, il a immigré à Montréal de Baguio City aux Philippines. Fier de sa culture et de ses traditions indigènes, Jayson interprète des danses et de la musique de Cordillera, un groupe indigène d’une région montagneuse du nord des Philippines. Ses capacités en tant qu’artiste et musicien l’ont aidé à faire de la sensibilisation quant aux problèmes avec lesquels les indigènes des Philippines sont aux prises, comme l’exploitation minière, ainsi que la communauté philippine ici au Canada. Il fait actuellement des études pour devenir assistant infirmier, après avoir terminé ses études en français à Montréal.

Magda Popeanu chez elle à Montréal. Crédit photo : Phyllis Lewis

Magda Popeanu

Magda Popeanu est une conseillère municipale, une citoyenne engagée et une résidente de Côte-des-Neiges. Formée comme ingénieure électrique dans son pays natal, la Roumanie, Magda a immigré au Canada après la révolution en Roumanie au début des années 1990. Après avoir déménagé à Montréal, Magda est devenue de plus en plus impliquée dans la politique locale, est éventuellement devenue la présidente de Projet Montréal et une représentante élue dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges. Elle est fière de dire qu’elle est chez soi dans ce quartier et aimerait dédier son travail politique à l’amélioration de la qualité de vie pour tous ses résidents, qu’elle désigne comme ses voisins. Tandis que les nouveaux arrivants sont attirés à Côte-des-Neiges parce que la vie y est bon marché, Magda qualifie la qualité de logement comme étant « déplorable » et croit que la Ville doit prendre ses responsabilités et l’améliorer.

Brian au Carrefour Jeunesse-Emploi de Côte-des-Neiges. Crédit photo : Phyllis Lewis

Brian Smith

Brian Smith détient un diplôme en administration des affaires et en sociologie de la Boston University et est actuellement le vice-président de la Canadian Foundation for Economic Education (Fondation canadienne pour l’éducation économique). Il est éducateur, mentor et leader pour les jeunes à Côte-des-Neiges depuis les années 1990. À travers les années, Brian a travaillé avec l’Association jamaïcaine de Montréal inc., la Jamaican Canadian Community Women’s League (Ligue communautaire des femmes jamaïcaines canadiennes) et le Carrefour jeunesse-emploi de Côte-des-Neiges, de même qu’il a fondé Monnaie Money, un projet annuel qui forme les jeunes en connaissances financières. Il a vu Côte-des-Neiges grandir et changer à travers les années, mais le quartier est resté au cœur de son travail ainsi que de sa vie personnelle. Brian reste aussi impliqué dans la communauté à Côte-des-Neiges à titre d’animateur de radio et de promoteur d’évènements. Il insiste sur le fait que Côte-des-Neiges est rempli de talent et de possibilités et devrait être reconnu comme tel.

STRATHCONA, VANCOUVER

L'ainée Grant (2017) Crédit photo : Richard Liu

Elder Larry Grant

L’ainé, Larry Grant, est d’origine à la fois, musqueam et chinoise. En grandissant, il a vécu à de multiples endroits au quartier chinois, y compris à la limite de Strathcona sur la rue Gore. Il a de bons souvenirs de ses années passées à l’École Lord Strathcona Elementary et a passé beaucoup de temps impliqué dans la programmation offerte par la communauté, y compris au softball, au soccer et au club de danse de l’école. Les parents de Larry ont été obligés par la Loi sur les Indiens de vivre séparés; et, de ce fait, il a grandi en partageant son temps entre le quartier chinois et Musqueam. Tandis qu’il s’identifiait plus à ses racines musqueam en tant qu’enfant et qu’il devait trouver son chemin parmi les secteurs du quartier chinois et de Strathcona en tant qu’adolescent afin d’éviter la violence raciste, l’ainé Grant est reconnaissant pour la diversité de Strathcona et croit que celle-ci a considérablement influencé ses valeurs et sa vision du monde.

Lorenzo Crema

Né à Strathcona en 1931, Lorenzo « Larry » Crema a vécu dans le quartier jusqu’à son mariage à l’âge de trente ans. Les parents de Larry ont immigré de la région nord de l’Italie, qu’ils appelaient Vénétie. Larry a un excellent souvenir de l’ambiance intime et unie de Strathcona, soulignant que « tout le monde se connaissait. » Il a fréquenté l’École Strathcona Elementary, où il avait des amis d’origines culturelles diverses. Larry était aussi actif sur la scène sportive de Strathcona, jouant au sein de plusieurs équipes. Pour lui, le fait de participer aux sports était une manière formidable de combler les fossés dans la communauté et d’atténuer les tensions raciales.

Harvey Eng figurait parmi le premier groupe de garçons qui se sont joints à l'équipe de basketball des Strathcona Boys (1974) Crédit photo : Centre communautaire de Strathcona

Harvey Eng

Harvey Eng a toujours été ce qu’il qualifie fièrement comme un « jeune de Strath ». Ayant grandi dans la région, il a fréquenté l’École Strathcona Elementary. Harvey se souvient avec tendresse d’avoir été présent le jour où le Centre communautaire de Strathcona (SCC) a ouvert ses portes pour offrir ses services au quartier. Il a passé la majorité de son enfance et de sa jeunesse dans les programmes du SCC et faisait partie de la première cohorte du programme de basketball de la SCC, qui a maintenant 45 ans. Ce qui a ancré sa passion pour le travail en programmes de loisirs à Vancouver. Après avoir travaillé pour d’autres centres communautaires à Vancouver, Harvey a refermé la boucle quand il est retourné au SCC en tant que superviseur des loisirs du centre en 2011. Harvey a récemment pris sa retraite de son poste au SCC, mais son engagement envers la communauté dépasse les murs du centre.

La photo de classe de la 4e année de Mme Miki Maeba à l'École Lord Strathcona (1996-1997); et Mme Maeba qui lit avec quelques-uns de ses élèves (2002)
Crédit photo : Avec la permission de Miki Maeba

Miki Maeba

Miki Maeba est une enseignante canadienne japonaise en art retraitée qui a habité et vécu à Strathcona pendant de nombreuses années. Elle est née dans le quartier, sur la rue Alexander et a y a vécu jusqu’en 1942, quand sa famille ainsi que d’autres Canadiens japonais ont été enlevés de la région par la force et interné en Ontario. Mme Maeba est plus tard retournée à Strathcona afin d’élever sa famille, attirée par la diversité du quartier et sa présence asiatique forte. Mme Maeba demeure maintenant sur la « Sunshine Coast », mais visite souvent Strathcona, puisque son fils continue à vivre dans leur maison familiale. Les lieux de Strathcona auxquels elle se sent le plus liée sont l’école primaire, le marché sur la rue Union (Union Street Market) et l’École de langue japonaise.

Légende : Randy Clark (2017) Crédit photo : Avec la permission de Randy Clark

Randy Clark

Randy Clark est né à San Francisco, en Californie, avant de déménager à Vancouver avec sa mère et ses quatre frères et sœurs en 1965. Sa généalogie remonte jusqu’à 1858 tandis que les premiers colons noirs (depuis le Missouri en passant par la Californie) débarquaient à Victoria/l’île de Salt Spring, BC. Randy a des bons souvenirs du temps où il a travaillé au restaurant de sa grand-mère, le renommé « Vie’s Chicken and Steakhouse », situé pendant 30 ans sur la rue Union dans « Hogan’s Alley ». Il décrit « Vie’s » comme un restaurant populaire, actif et dynamique, où les gens de tous les milieux venaient bien manger. Randy se rappelle aussi affectueusement la présence de sa grand-mère et de sa mère et il constate leur influence sur les clients qui fréquentaient le restaurant. Randy explique que pendant que les pressions liées au développement ont entrainé la détérioration physique de la région, Hogan’s Alley est resté un lieu où les gens étaient aussi amicaux et généreux que jamais. Un éducateur chevronné (à la retraite) du système scolaire de Vancouver, Randy continue à prôner une compréhension publique élargie et approfondie de Hogan’s Alley, entre autres par l’intermédiaire de son engagement avec le Groupe de travail de Hogan’s Alley ainsi que d’autres initiatives.

Une réunion de la SPOTA (association des propriétaire et des locataires de Strathcona) en septembre 1975. Crédit photo : Avec la permission de Jo-Anne Lee

Jo-Anne Lee

Jo-Anne Lee est née et a grandi à Strathcona et s’est d’abord impliquée dans l’Association des propriétaires et locataires de Strathcona [Strathcona Property Owners and Tenants Association (SPOTA)] en tant qu’étudiante du secondaire, quand sa famille et ses voisins ont commencé à s’organiser afin d’empêcher le redéveloppement de leurs maisons par la ville. En tant que jeune femme canadienne chinoise instruite, Jo-Anne et ses contemporains ont trouvé des façons de répondre aux besoins de leur communauté en utilisant les capacités et les outils qui leur étaient disponibles. SPOTA était sans doute le début d’une manifestation physique de l’esprit de lutte de Strathcona, enracinée dans l’organisation communautaire. Ils constituaient un groupe de citoyens engagés à se soutenir et à donner voix à leurs inquiétudes par la prise d’actions.

Melody Ma

Melody Ma est une jeune Canadienne chinoise qui a grandi à Strathcona. Melody a fréquenté l’école Strathcona Elementary, l’école chinoise et a même été impliquée dans la troupe de danse chinoise. Malgré les stéréotypes négatifs que les autres avaient de Strathcona, Melody pose un regard chaleureux sur son enfance dans le quartier et remarque que tout ce qu’elle percevait comme enfant était « la chaleur et l’amour ». C’est seulement récemment que Melody s’est mise à apprendre sur l’histoire de Strathcona. Son implication dans la campagne #SaveChinatownYVR (#SauvonslequartierchinoisYVR) lui a aidé à comprendre de quelle manière elle et d’autres résidents de Strathcona ont pu profité de l’organisation du passé par des chefs de la communauté comme Shirley Chan, Joe Wai et l’Association des propriétaires et locataires de Strathcona (Strathcona Property Owners and Tenants Association (SPOTA)).

Louis Lapprend avec ses deux enfants en bicyclette dans Strathcona (2015) Crédit photo : Louis Lapprend

Louis Lapprend

Louis Lapprend vit à Strathcona depuis 2013. Avant de vivre à Vancouver, Louis habitait en France. Il compare ses expériences en tant que résident de Paris, qui donnait « la sensation d’une grande ville où tout le monde était empilé verticalement » avec ses expériences en tant que résident de Strathcona, qui lui donne plus le sentiment de vivre dans un « village » tricoté serré. Quand Louis a déménagé dans le quartier, il a activement cherché des occasions de s’impliquer dans la communauté, dans Strathcona ainsi que dans le quartier chinois. En remarquant les changements rapides qui s’opéraient au quartier chinois, Louis s’est senti obligé de contribuer aux efforts visant à protéger le quartier. S’appuyant sur ses connaissances en développement Web, Louis a élaboré l’idée de Chinatown Today, une plateforme en ligne où les utilisateurs pouvaient en apprendre davantage sur le quartier chinois ainsi que sur son passé, son présent et son futur. En dehors de son travail, Louis aime jouer au basketball dans le quartier, et on peut le trouver en train de faire du vélo autour de Strathcona, allant et venant en divers endroits avec ses jeunes enfants.

Savannah qui partage ses histoires de création et de culture à Strathcona (2017) Crédit photo : Dominique Bautista

Savannah Walling

Savannah Walling est directrice artistique du Vancouver Moving Theatre, cofondé à cet endroit avec son mari Terry Hunter en 1983. Ils sont engagés à partager des histoires et à donner la parole aux communautés du Downtown Eastside et au-delà, à travers des performances artistiques, en créant des expériences partagées qui relient des traditions culturelles ainsi que des groupes sociaux divers et génèrent des héritages pour le futur. Savannah et son mari ont déménagé au quartier du Downtown Eastside avant de s’installer dans le Mau Dan Co-op de Strathcona en 1985 où ils ont élevé leur fils Montana Blu. Ils habitent le quartier depuis. Savannah est une ardente défenseuse des arts; et, à travers les années, elle a collaboré avec le Centre communautaire de Strathcona, le Ukrainian Hall, le Russian Hall et d’autres installations communautaires de Strathcona afin de produire des pièces de théâtre et de la programmation artistique comme le festival Downtown Eastside Heart of the City. Savannah partage avec nous l’inspiration et l’attention qu’elle a obtenues de la part de plusieurs groupes de Strathcona ainsi que du quartier plus étendu du Downtown Eastside qui ont culminé dans sa passion pour la programmation artistique au service de la communauté.