Strathcona, Vancouver
Situé dans l’est de Vancouver, sur une terre non cédée de la Nation des Salish de la côte, la région désormais connue sous le nom Strathcona possède une longue histoire en tant que lieu de rassemblements culturellement diversifiés. Avant l’arrivée des colons européens, c’était un campement d’été de longue date pour les Squamish Musqueam et les Premières Nations Tseil-Waututh. Dans les années 1890, c’était devenu une région clé de peuplement pour les travailleurs migrants d’origine chinoise, portugaise et italienne, qui travaillaient dans des industries qui comprenaient la compagnie Hastings Saw Mill, bâtie sur les terres du campement Kumkumalay entre 1865 et 1867. À partir de cette époque, à divers moments, Strathcona est devenu le foyer de communautés considérables de Japonais, d’Européens de l’est, de Noirs, de Juifs et de Vietnamiens. Une forte présence indigène persiste aussi dans le quartier encore aujourd’hui.
Notre équipe de recherche jeunesse a interviewé une grande variété de membres de la communauté de Strathcona afin d’en apprendre plus sur le vécu des immigrants de ce quartier. Certains ont grandi à Strathcona et sont partis par choix une fois adulte. D’autres ont été déplacés de la région par la force. Certains ont fait leur vie dans la communauté tandis que d’autres viennent juste d’arriver. Entre eux, ils se souviennent de plusieurs moments clé dans l’histoire de Strathcona : le déplacement continu des résidents des Premières Nations; l’internement et le déplacement conséquent des résidents canadiens japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale; la démolition de « Hogan’s Alley », le premier quartier noir de Vancouver, et ce, au nom d’une autoroute et d’un renouvèlement urbain; et, plus récemment, les luttes de Strathcona et du quartier chinois contre l’embourgeoisement.
Ils se souviennent aussi de l’équipe locale de sports, des programmes communautaires, et des amitiés et alliances avec fierté. Nous espérons que vous apprécierez ces aperçus sur leurs histoires importantes. Par ailleurs, nous espérons aussi que vous participerez à notre conversation continue sur les nouveaux arrivants et les quartiers en réfléchissant aux questions que nous posons en réponse à leurs réflexions. De quelle manière le vécu des nouveaux arrivants dans votre quartier est-il semblable à celui des gens de Strathcona? Que pouvons-nous faire afin de mieux soutenir les nouveaux arrivants dans les quartiers canadiens?
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Dynamiques interculturelles à Strathcona
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« C’était la plaque tournante originale des immigrants. Il y a les bateaux venant de l’Orient qui débarquent là, juste en bas de la rue. Les scieries… Le Canadien National, amenant les immigrants des États-Unis et de l’Asie. C’était la première grande vague d’une véritable diversité. Et, pour moi, c’est une expérience de valeur pour n’importe qui. Rester enfermé dans sa propre communauté ethnique n’élargit pas l’esprit. » – Ainé Larry Grant
« Nous étions une vraie communauté sportive ici. Nous avions une équipe de soccer italienne qui s’appelait Les fils d’Italie et nous avons joué partout. » – Lorenzo Crema
Nos conteurs de récits se souviennent à la fois des alliances interculturelles et de la discrimination raciale à Strathcona. Comment vivez-vous les dynamiques interculturelles dans votre quartier?
Lieux communautaires à Strathcona
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« Le Centre communautaire de Strathcona est un lieu que la communauté considère comme le sien. Ce n’est pas seulement un endroit où l’on vient faire quelque chose et puis on repart. Les gens qu’on voit au centre sont les gens qu’on voit dans la communauté. » – Harvey Eng
« Pour moi, Strathcona débute avec l’école Strathcona. Quand tu es enseignante de projet dans un quartier défavorisé, tu travailles autant dans le quartier que dans la salle de classe. Tu vis dans la communauté. Les enfants avaient l’habitude de venir dans ma cour et de me rendre visite de temps en temps. Je rencontrais des gens et des parents dans les magasins. » – Miki Maeba
Plusieurs de nos conteurs de récits ont parlé de l’école publique et du centre communautaire comme centres importants à Strathcona. Quels lieux dans votre quartier sont importants pour vous, que vous soyez un nouvel arrivant ou un résident de longue date?
Le déplacement à Strathcona
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« Malheureusement, quand on te dit que tu ne peux plus vivre dans une communauté, tu perds l’investissement que tu as fait dans cette communauté. Économiquement, socialement et culturellement. À travers les générations, tu ne le récupères pas. À une certaine époque à Vancouver, c’était la seule région où les gens noirs pouvaient habiter. Et puis, on leur a dit qu’ils ne pouvaient plus y rester. » – Randy Clark
« On a dû se battre. On devait le faire d’abord pour sauver notre maison. Il n’y avait pas de politiciens, pas de conseillers municipaux à l’époque qui venaient de l’est de Vancouver. Il y avait beaucoup de discrimination contre les quartiers ethniques de classe ouvrière. Essentiellement, les gens pensaient qu’ils pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient dans la communauté. S’impliquer voulait dire apprendre à avoir une voix, une voix politique, et apprendre à s’en servir. » – Jo-Anne Lee
La partie de Strathcona connue sous le nom de Hogan’s Alley a été démolie en 1970 afin de construire une autoroute. Le reste du quartier a survécu grâce au militantisme de l’Association de propriétaires et de locataires de Strathcona (Strathcona Property Owners and Tenants Association (SPOTA)) et de leurs alliés. Que perdons-nous d’autre quand un quartier est démoli?
Militantisme actuel à Strathcona
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« Je peux aller à l’école Strathcona, à l’école chinoise, au parc Strathcona, au parc MacLean et dans le quartier chinois grâce à tous ces gens formidables qui ont résisté au gouvernement. Et, j’adore entendre qu’ils ne se sont pas seulement galvanisés pour une autoroute ou une caserne de pompiers. Il y a aussi eu un mouvement politique qui est né de cela. » – Melody Ma
« Le quartier chinois et Strathcona, c’est ça mon voisinage. C’est comme un village et il est menacé par un effacement imminent. Et, je veux arrêter ou ralentir le processus pour que mes enfants puissent grandir ici et profiter du quartier. » – Louis Lapprend
Strathcona, tel qu’il existe aujourd’hui, est le résultat de l’organisation d’une communauté engagée et créative. Que peut-on maintenant faire pour s’assurer que Strathcona demeure un quartier inclusif? Quelles stratégies de Strathcona peuvent être empruntées par d’autres quartiers qui sont menacés par la démolition?
Arts et culture à Strathcona
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« À mesure que mon mari et moi commencions à explorer et à en apprendre plus sur la communauté dans laquelle nous vivions, nous commencions à découvrir des couches de plus en plus riches d’artistes, de faits historiques, de trésors culturels et de récits formidables. Plus nous en découvrions, plus nous commencions à participer aux activités locales, entre autres au Ukrainian Hall, ainsi qu’au Strathcona Kids Dragon Band du centre communautaire, etc. – plus nous participions, plus nous devenions impliqués et actifs. » – Savannah Walling
« Pour moi, ce quartier est comme une boite aux trésors : il est rempli de richesses culturelles – un foyer pour la côte Salish depuis des temps immémoriaux, un lieu de rassemblement pour les immigrants. J’aime voir des preuves visibles de l’histoire culturelle autour de moi. Les vagues d’immigration chinoise, juive et ukrainienne, toutes ces vagues différentes. J’aime voir cette histoire très ancrée dans le présent. » – Savannah Walling
Qu’est-ce qui a permis à la diversité d’exister et de fleurir à Strathcona? Selon vous, quelles sont ses forces en tant que quartier?