The Ward, Toronto

St. John’s Ward, connu familièrement sous le nom de « The Ward », était situé au centre-ville de Toronto, sur les territoires traditionnels des Wendat, de la Nation Anishinabek, de la Confédération Haudenosaunee et des Premières Nations des Mississaugas de New Credit. C’était la destination de peuplement pour de nombreux nouveaux arrivants à Toronto du milieu du 19e siècle au milieu du 20e siècle; il s’agit du berceau d’une des premières communautés juives, de la petite Italie ainsi que du premier quartier chinois à Toronto. Un voisinage densément peuplé et véritablement multiculturel, c’était aussi le berceau des Afro-canadiens, des réfugiés irlandais, des Afro-américains qui étaient précédemment en situation d’esclavage, etc. Il y a eu de nombreux essais pour démolir « The Ward » sous l’égide d’une démolition des bidonvilles et, en 1965, il avait largement disparu. L’Hôtel de Ville de Toronto et le Nathan Phillips Square figurent parmi les développements urbains qui occupent maintenant le territoire où « The Ward » se trouvait auparavant.

Malgré la pauvreté, la discrimination et le travail dur qui caractérisaient la vie dans le Ward pour la plupart de ses résidents, plusieurs d’entre eux partagent de tendres souvenirs de ce quartier dynamique. Au sein de Quartier par quartier, nos jeunes chercheurs en ont appris sur les expériences des immigrants de la région en réalisant des entrevues avec des membres de la communauté qui ont grandi dans le Ward, ainsi que leurs enfants. Nous avons aussi interviewé des immigrants canadiens de première et de deuxième génération qui ont travaillé ou travaillent encore sur les terres où le Ward existait auparavant. Curieusement, il y a de nombreux points communs entre leurs récits et ceux des résidents du passé. Il s’agit de récits de fierté communautaire, de relations solides, de luttes pour l’inclusion et la reconnaissance, d’entrepreneuriat et de persévérance face à la discrimination. Nous espérons que vous apprécierez les aperçus de leurs histoires que cette exposition vous offre. Nous espérons aussi que vous participerez à notre conversation continue sur les nouveaux arrivants et les quartiers en réfléchissant aux questions que nous avons posées en réponse à leurs réflexions. De quelle manière le vécu des nouveaux arrivants est-il aujourd’hui semblable à ceux des anciens résidents du Ward? De quelle manière est-ce différent? Que pouvons-nous faire afin de mieux soutenir les nouveaux arrivants dans les quartiers canadiens?

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Dynamiques interculturelles dans le Ward

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« Il y avait beaucoup de familles. La rue était remplie de Juifs, d’Italiens, de Noirs, de Chinois. En bas de la rue Elizabeth, tout autour de ce coin. » – Monsieur le juge George E. Carter

« Mon père a grandi très pauvre, mais il n’a jamais parlé de cela comme étant négatif ou mauvais. Il a fini par habiter au Ward toute sa vie. Il a grandi là et puis son cabinet de dentiste s’y trouvait. Alors, il était très à l’aise dans cet endroit. Il y avait différents groupes, mais tout le monde s’entendait bien. » – David Ackerman

Le Ward était un quartier diversifié. Nos conteurs de récits s’en souviennent comme d’un endroit où les gens de différentes origines culturelles s’entendaient bien et travaillaient ensemble. Ils semblent suggérer que cette harmonie soit née d’une nécessité mutuelle et d’interactions quotidiennes. De quelle manière vivez-vous les dynamiques interculturelles dans votre quartier? De quels genres de solidarité interculturelle pensez-vous qu’on aurait besoin aujourd’hui?

Lieux communautaires dans le Ward

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« Ce groupe de l’Église du Mont Carmel, c’était un groupe sportif, un groupe social. Ça semblait être le vrai centre de toutes leurs activités sociales. Plus tard, ils sont devenus les parrains et marraines des enfants des uns et des autres et ont assisté aux mariages des uns et des autres. Les gens sur ces photos, ils viennent tous du quartier. » – Joe, John, et Paul Piccininni

« Nous nous souvenons de ce secteur comme d’un vaste centre. Les restaurants, la communauté chinoise, l’hôtel, la cour, la station de bus, le club universitaire, le bureau gouvernemental, l’ambassade américaine. Ils étaient tous des lieux importants. » – Madame la députée Jean Augustine

Le Ward était le berceau d’un éventail de centres communautaires, créés par différents groupes culturels et religieux. Non seulement ces lieux accueillaient des activités culturelles et des rassemblements communautaires, ils ont joué d’autres rôles importants pour les nouveaux arrivants marginalisés. C’étaient des lieux où les nouveaux arrivants pouvaient trouver leur premier emploi canadien, établir leurs propres entreprises, se renseigner sur de nouvelles occasions et même devenir amoureux. Qu’arrive-t-il aux communautés marginalisées quand de tels lieux sont démolis?

Intégration et identité

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« J’attendais d’arriver dans la grande ville et de poursuivre mes rêves. » – Charmie Deller

« Il existe un mot dans notre langue que mon oncle m’a appris, qui veut dire « principes ». Il dit qu’il possède trois contextes : la terre, l’esprit et les gens. Il dit que ceux-ci culminent dans les valeurs fondamentales de ce que ça signifie d’être un Cri omushkego… Ces principes m’ont aidé, quand j’ai fait ma transition ici, à ne pas oublier qui je suis. » – Michael Etherington

Déménager dans une nouvelle ville ou un nouveau pays peut te pousser à développer des liens plus forts avec les gens, les cultures et les connaissances que tu as laissés derrière. Cela peut aussi te pousser à rechercher de nouvelles avenues et expériences. Qu’est-ce qui vous a ancré pendant que vous établissiez un nouveau chez vous dans un nouveau pays ou une nouvelle ville?

Le travail et l’esprit d’entreprise

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« À l’époque, ma vie était très simple–aller à la buanderie, aller au centre-ville et puis retourner à la buanderie. » – Jim

« Nous sommes ici depuis vingt ans. Il nous a fallu travailler fort et faire beaucoup de sacrifice. Maintenant, nous venons d’apprendre que le propriétaire a vendu le bâtiment, alors nous ne savons pas ce qu’il va se passer. » – Adhela Akoojee

La discrimination au travail a conduit beaucoup de résidents du Ward à gérer leur propre entreprise familiale ou à travailler les uns pour les autres. Leur ingéniosité et leur esprit entrepreneurial les ont aidés à s’établir à Toronto. Quelles sont les possibilités et les épreuves que peuvent rencontrer les nouveaux immigrants dans le marché de travail d’aujourd’hui?

Action civique

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« En 1965, la Ville planifiait de démolir ce qui aurait été le reste du quartier chinois. Cette fois-ci, la communauté chinoise a riposté. » – Arlene Chan

« L’objectif du Black Educators Working Group (groupe de travail d’éducateurs noirs) était d’exercer des pressions auprès du gouvernement provincial pour obtenir un curriculum inclusif et de la formation antiraciste pour les enseignants. Je rencontrais des éducateurs, enseignants et directeurs distingués régulièrement pour le compte de la communauté noire. » – Dre Beverley Salmon

L’organisation politique peut prendre plusieurs formes, depuis la gouvernance formelle jusqu’aux comités locaux de quartier. Quand le quartier chinois du Ward a été menacé de démolition, ce sont les résidents de la communauté qui se sont regroupés afin de résister à ces changements. Aujourd’hui, la région reste un lieu de protestations et de pression politique et accueille le gouvernement municipal de Toronto. De quelle manière vous voyez-vous plaider pour la justice sociale dans votre communauté?